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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 00:00

Depuis des millénaires, les bergers du sud de la France empruntent des chemins menant des plaines aux pâturages montagnards pour y conduire leurs troupeaux de moutons et de chèvres, de vaches ou de chevaux. Ils fuient ainsi la chaleur et la sécheresse de l'été, ou le froid et la neige de l'hiver. Drailles languedociennes, carraires provençales et camis ramaders pyrénéens, antiques voies d'échanges économiques et culturels, retentissent chaque année de la musique des sonnailles et des cloches qui rythment la marche des bêtes. Ces dernières décennies, le pastoralisme transhumant a su évoluer tout en conservant des savoir-faire ancestraux. Formés dans des écoles, de jeunes bergers et bergères d'alpages y acquièrent de nouvelles fonctions, celles de producteurs de biodiversité et de «jardiniers du paysage». Cependant, l'élevage ovin, fondé sur la mobilité entre deux espaces écologiques complémentaires, est menacé par les récentes réglementations européennes et par la multiplication sur les estives des prédateurs protégés.... (4ème de couverture de l'ouvrage Chemins de transhumances. Histoire des bêtes et bergers du voyage ).

En vallée de l'Hérault le redéploiement du pastoralisme est l’objectif de l’Opération Concertée d’Aménagement des Espaces Ruraux, lancée en 2008 par l’Association Syndicale Autorisée de la Seranne et animée depuis par la communauté de communes.

Ainsi, cinq troupeaux, ovins, caprins et équidés, sont présents dans le massif de St-Guilhem-le-Désert. Cette opération poursuit plusieurs objectifs : soutenir l’agriculture locale, prévenir les incendies, grâce au débroussaillement effectué par les animaux qui broutent et préserver la biodiversité.

L’un des troupeaux qui se redéploie subissait des conditions de vie précaire dans une bergerie tunnel à Montpeyroux. Afin de conserver ce troupeau, une bergerie a été construite aux abords du village.

Construite sur un terrain appartenant à la commune, cette nouvelle structure en bois a remplacé une structure qui ne résistait pas aux aléas climatiques. Pour ces travaux, la commune a sollicité l’appui technique et administratif de la communauté de communes dans le cadre d’une maîtrise d’ouvrage déléguée.

La bergerie se trouve à proximité d’une coupure de combustible (un espace déboisé de façon à limiter la propagation du feu) qui pourra être ainsi surveillée et entretenue. Le confort des bêtes, l’amélioration des conditions de travail de l’éleveur, et l’empreinte écologique sont au cœur de la conception de ce bâtiment. Ainsi, il est en ossature bois, et complété par deux citernes de récupération d’eau de pluie.

Ainsi au coeur de la garrigue de Montpeyroux, un berger vit heureux avec son son troupeau de quatre cents brebis et ses trente agnelles, de race caussenarde des guarrigues.Depuis le mois de Février 2013 il dispose des clefs de cette construction en dur. "Je possédais une bergerie tunnel dont la bâche s'est envolée à trois reprise en 8 ans. J'ai alors prévenu que je ne restarais pas dans ces conditions. La municipalité de Montpeyroux, appuyée par la communauté de communes de la Vallée de l'Hérault, a alors lancé ce projet pour maintenir le troupeau sur la commune... Je suis ravi. Que demander de plus ? Berger est un métier passion. Je ne laisse jamais mes bêtes, sur lesquelles je veille avec mes chiens de troupeaux. Heureusement qu'ils sont là, ils m'économisent de la fatigue. On est pas assez reconnaissant avec eux". Humble berger de 42 ans et natif du village de Montpeyroux, Frédéric Cambon défini ainsi son travail : "j'entretiens le territoire pour rouvrir au maximum les milieux. J'amène notamment mes brebis au dessus de la forestière des Plots aux abords de la forêt, plantée de pins de Salzmann. Sinon, elles pâturent dans la guarrigue. Elles sont nées au pays, elles le connaissent".

 
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